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dimanche 14 août 2016

Nouvelle Interview de Robert Pattinson & Brady Corbet avec The Sunday Times



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Traduction :
Robert Pattinson et Brady Corbet : Frères d'armes. 



La star de Twilight et son réalisateur, un vieil ami, discutent de leur nouveau film stimulant - un film intelligent qui va à l'encontre des films modernes d'Hollywood. 

Ce qui est le plus étrange à propos du nouveau film de Robert Pattinson c'est, et bien, tout est bizarre. De l'inclinaison de la caméra qui montre à peine les acteurs, de l'histoire parlant du fascisme alors que vous devez vraiment vous concentrer pour voir que ça parle de fascisme, c'est un euphémisme de dire que The Childhood of a Leader est très éloigné de l'énorme film de vampire qui l'a fait connaître, Twilight et qu'il ne partagera pas du tout les mêmes fans. 

C'est comme si Justin Bieber passait de la chanson pop à un album de musique Indonésienne éléctro. Donc, dans un club privé de Londres, au-dessus d'un café, je demande à l'acteur pourquoi, pourquoi faire quelque chose de si particulier ?

"Car rien d'autre n'existe désormais !" dit-il en riant. Il rigole beaucoup, un peu gauchement, comme un adolescent à la maison regardant un épisode particulièrement bon de South Park. Les films plus grand public, explique-t-il, ne sont pas aussi intéressants. Dans les années 90, il y avait la possibilité de faire des drames grand public ou des films d'actions pour adultes, mais maintenant... "Ta seule option c'est de faire un film de super héros," dit-il, faisant référence aux 71 adaptations de comic-book actuellement en cours. "Vous pouvez être un super héros, ou vous pouvez faire des films indépendants. C'est tout !" Il a l'air exaspéré. "Vous ne pouvez même pas faire un film de Nicolas Cage," dit-il. " Vous ne pourriez pas faire Les ailes de l'enfer. J'aurai adoré faire Les ailes de l'enfer."

Comme il dit, cependant, des films comme Les Ailes de l'enfer n'existent plus maintenant. Donc à la place, cet été, il a un rôle dans The Childhood of a Leader, réalisé par son vieil ami - et c'est son premier film en tant que réalisateur - Brady Corbet. Il est là également. Les deux hommes sont en bleu foncé : le réalisateur porte une écharpe malgré que ce soit l'été; la star porte un jean et un t-shirt qui donnent l'impression qu'il les a acheté à Gap il y a 8 ans. Pattinson fait profil bas. En fait, je suis sûr qu'il porte les mêmes vêtements que lorsque nous nous sommes rencontrés en 2014 au festival du film de Cannes. Je lui dis que je trouvais qu'il avait une incroyable gueule de bois ce jour-là. "Ce ne serait pas une surprise," admet-il en souriant. Il avait beaucoup de choses à célébrer cette année là, puisqu'il faisait la promotion de deux films à un des plus grands évènement de films d'auteur : un par le célèbre australien David Michôd (The Rover), l'autre était son second film avec David Cronenberg (le génial Maps to the stars). De quoi donner de la crédibilité à un jeune homme qui jusque là était seulement connu pour avoir joué un mort-vivant dans une saga pour ado et pour avoir rompu avec sa partenaire, Kristen Stewart. 

"Le festival de Cannes où vous m'avez vu," dit Pattinson alors que nous discutons de son changement de carrière spectaculaire, "Brady était dans environ 8 films. C'était incroyable. J'étais si fier de moi d'en avoir deux et puis, toutes les 10 secondes, il était dans un film différent."

Corbert (ça rime avec "Sorbet") remue maladroitement. L'homme n'est pas arrogant, donc, face à un compliment de Pattinson, le réalisateur recule. L'acteur marque un point cependant. Si vous connaissez Corbet, c'est probablement parce que vous avez dû regarder les meilleurs films d'art et essai de ces 5 dernières années. Il a été dans Melancholia (Lars Von Trier), Clouds of Sils Maria (Olivier Assayas), et Force Majeur (un film suédois). 

"Je veux dire, je n'arrive pas quelque part avec un bloc-notes," dit-il quand je lui demande s'il s'est servi de ses rôles pour apprendre comment réaliser. "J'étais curieux de voir comment ceux que j'admire vraiment travaillaient. Qui ne le ferait pas ? Ce n'était pas mon intention d'avoir l'air de m'être perdu dans des films européens disant, 'Hey ! je suis dans les films de tout le monde durant 5 minutes.'"

Ils forment un duo divertissant, avec un humour caustique et riant bruyamment parfois. Ils sont amis depuis 10 ans, ils se sont rencontrés quand Pattinson a emménagé à L.A. Corbet a connu la célébrité durant son adolescence avec Thirteen (2003), avant d'avoir un rôle très différent dans Thunderbirds - Les sentinelles de l'air ("Je l'ai rencontré à une rencontre de fans," plaisante Pattinson), ensuite il a été un des tueurs dans la version américaine de Funny Games de Michael Haneke. Maintenant il a 27 ans et a un enfant avec sa partenaire norvégienne (et co-scénariste de The Childhood of a leader), Mona Fastvold. Pattinson a 30 ans et est peut-être fiancé à la star de pop expérimental Fka Twigs, cela dépend du jour où vous regardez sur Internet. 

La bande originale du film est faite par Scott Walker. Le premier rôle est Le Garçon (Tom Sweet), et en 1918, il déménage en France car Le Père (Liam Cunningham) est un diplomate qui travaille sur le Traité de Versailles. Tout ce qui se passe va le conduire à devenir un leader fasciste dans quelques décennies. La star de Twilight joue un journaliste influent et a un rôle surprise qu'il vaut mieux garder secret. 

Filmé étrangement, comme un film d'horreur, il rend les spectateurs témoins d'une future catastrophe, mais sans leur donner beaucoup d'indices. Ca vous fait vraiment réfléchir. "Le film est allégorique et non une analyse littéral sur comment 2+2 font 4." explique Corbet. "La chose la plus absurde dans les documentaires sur l'origine des méchants du 20ème siècle c'est qu'il y a toujours un point déterminant qui les définit. Ce qui est absurde - alors que des moments anodins nous définissent tout autant que des traumatismes. Je m'identifie autant dans l'odeur du parfum de ma mère quand j'avais 5 ans, que dans le deuil d'un ami qui est décédé."
Ce n'est clairement pas un homme pour un discours rapide. 

J'ai demandé à Pattinson comment Corbet lui avait vendu son film. "En ayant grandi en Angleterre," explique t-il, "vous avez une aversion naturelle pour les films d'époque, surtout si vous êtes allés dans une école privée. Dès que vous avez un scénario de film historique, vous vous dites, "Ugh". Mais j'ai lu celui-ci et ça sonnait étrangement contemporain. C'est juste très inhabituel." Corbet est d'accord que pour un film sur l'extrémisme, il a une résonance moderne. "Malheureusement," soupire-t-il. "Je pourrais faire le film dans 100 ans qu'il serait encore pertinent."

Si la star anglaise, appelé R-Patz par ses fans, et qui a trouvé la célébrité en boudant, semble un choix étrange pour cet américain sérieux qui a décidé qu'Hollywood était insuffisant pour son cerveau, une telle idée disparaît rapidement. Corbet a une sorte d'intelligence sarcastique et est prompt à se moquer de certains films qui ne parlent que de drames sociaux à propos "d'un conducteur de taxi déprimé et de son fils adoptif, qui est un ancien réfugié... Ils trouvent la rédemption ensemble." Pattinson parle moins, mais ce qu'il dit compte et métaphoriquement parlant, une telle efficience résume également ce qu'il apporte dans son nouveau film. 

En toute honnêteté, sans lui, The Childhood of a leader n'aurait peut-être jamais vu le jour. Corbet a essayé d'obtenir des financements pendant des années, mais beaucoup d'acteurs - surtout les plus jeunes - recherchent n'importe quel vieux rôle, pensant que ca le fera : l'argent avant la méthode. Mais Pattinson, il insiste, n'est pas comme ça. 

"C'est la façon la plus intelligente d'utiliser le succès," dit Corbet. "Car la manière dont fonctionnent les ventes, les acteurs deviennent des objets avec une certaine valeur et vous devenez effectivement un acteur et un producteur, car vous pouvez appeler un auteur qui a du mal à faire financer son film et puis, soudainement... l'implication de Rob signifie [qu'un réalisateur] peut réussir à le faire."

Je demande à Pattinson s'il pense que ses fans qui le suivaient quand il avait 20 ans ont suivi son étrange parcours. "Parfois," dit-il, incertain. "Mais beaucoup de choses sont très obscures. Je pense qu'il n'y a pas moyen si vous avez vu The Rover, de ne pas vous dire 'Il essaye de faire des choses complètement nouvelles." Le but est d'être désorienté, comme j'essaie de le faire avec moi-même."

Les films Twilight étaient mitigés, mais cela peut servir dans le bon sens, comme l'a fait Daniel Radcliffe après Harry Potter. Kristen Stewart est sans doute la meilleure actrice de moins de 30 ans; alors que Radcliffe s'est servi de sa célébrité et de son argent en jouant un sorcier pour faire son nouveau film qui parle d'un cadavre pétant. Ces acteurs étaient extrêmement célèbres dès le début et ils ont fui le grand public. Alors que pour beaucoup (Ruffalo, Johansson, Cumberbatch, Adams, Leto)  les gens considèrent qu'ils gâchent leur carrière dans des films de super héros, ces trois-là recherchent des défis. Pattinson parle de Cronenberg, lorsqu'on lui a demandé si les talents des films de comic-book élevaient son matériel, le réalisateur a répondu non "Ils sont toujours simplement le gars stupide dans une cape."

Corbet intervient. C'est, dit-il, "un étrange moment" dans la culture. "Il y a tellement de contenu, c'est incroyable de voir à quel point la plupart sont mauvais," dit-il, secouant sa tête et souriant en même temps. "Peut-être que c'est simplement parce que je suis un grincheux, mais je trouve que tout est assez merdique. Il y a ce truc étrange maintenant, où quand vous allez diner avec des amis, tout le monde parle des plaisirs coupables."

"Mais vous ne pouvez pas avoir de plaisirs coupables," dit Pattinson. "Car ce sont simplement vos plaisirs !". 

Corbet est un penseur concerné, typique d'un jeune, indépendant, angoissé avec beaucoup de temps pour lire. Pattinson, cependant, est une surprise. Personne ne le pensait stupide, mais le voyait plutôt comme ces jeunes acteurs très célèbres jouant le jeu de la publicité ayant rarement une opinion. Mais prenez son point de vue sur la télé. Il dit que les gens sont plus sympathiques face à des perfomances sur le petit écran, car c'est comme avoir quelqu'un qui vous rend visite dans votre maison. C'est facile. "Mais le fait d'aller au cinéma," continue-t-il, "les gens se disent, 'J'ai payé de l'argent. J'ai dû voyager. Maintenant je veux être diverti. Divertissez-moi.' Avec la télé, si vous vous engagez à regarder quelque chose durant 30 heures, vous n'avez pas à réfléchir au message sous-jacent, comme dans un film. Le message sous-jacent est à la surface. Etendez n'importe quelle performance et vous créerez un message sous-jacent dans votre tête en tant que spectateur. Les performances semblent plus nuancées, tout comme les intrigues qui sont plus étendues. "

Peut-être qu'il a toujours été un outsider. Peut-être que c'est pour cela qu'il a été bon dans le rôle du vampire, paria de la société, Edward Cullen. Je me demande si une des raisons d'aller de l'avant n'était pas d'éviter les tournées promotionnelles mondiales. Il hausse des épaules. Il les appréciait dit-il. "J'étais juste perdu tout le temps."

Il y a plus. Il admet que la première vague publicitaire représentait 80 interviews par jour - durant des semaines. "C'était dingue, mais je pense que le studio a coupé mes jours, car je commençais à dire n'importe quoi" Son conseil pour les acteurs ayant une corvée similaire ? "Etre totalement responsable."

Source. Merci à @twenty22too pour les captures d'écrans et Merci à Posh pour la photo en HQ

Traduction ; Sabine@therpattzrobertpattinson.blogspot.fr

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